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Soumis par AlexandraB le lun 01/11/2021 - 19:59

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"La symbiose est à la base d’une économie complète"

Isabelle Delannoy, invitée à la Longue Vue "Symbiose" du 7 avril 2021

 

Depuis des décennies la surexploitation des ressources naturelles conduit inévitablement à l’extinction de la biodiversité, à l’émergence de risques climatiques et environnementaux mais aussi sociétaux.
Pour en finir avec l’économie extractive, s’il fallait repenser la relation entre l’économie et le vivant ?
Dans le cadre de la Longue-Vue « Symbiose », nous avons peut-être exploré ensemble la piste la plus prometteuse : celle de l’économie symbiotique. En ré-inscrivant les activités humaines dans les grands cycles de la planète, cette conférence Longue-Vue invite à un retour aux sources de l’économie - oikonomia en grec ancien - qui signifie littéralement “l’administration de notre maison commune”.

« C’est là que l’humain prend tout son sens, confirmait Cyril Dion à notre micro. L’humain peut non seulement arrêter de détruire les écosystèmes, mais a surtout le pouvoir de jouer un rôle particulier en les optimisant ». « Pour assurer son rôle de catalyseur, l’Humain doit créer une économie symbiotique, basée sur la diversité et interactions pour produire une force régénératrice », résumait Isabelle Delannoy, spécialiste de la question.

 

 VOIR replay dE LA LONGUE-VUe 

 LIRE L'ARTICLE COMPLET SUR LA SYMBIOSE 

La Région Occitanie, à travers son « Pacte vert », entend justement renouer le lien positif et vertueux entre l’économie, la nature et ses ressources. À ses côtés, la Cité de l’Economie et des Métiers de Demain a mobilisé tout au long de l’année des entreprises et des territoires, pour partager des visions et tracer la voie d’une économie non extractive. 

 

ils font l'occitanie

En Occitanie, des entreprises et des territoires tirent déjà avec nous des lignes vers le futur : elles ne se contentent pas de puiser dans les ressources naturelles mais veillent à limiter leur impact sur l’environnement, à tirer les potentialités offertes par la nature sans épuiser les écosystèmes, et à régénérer et orchestrer des équilibres symbiotiques naturels. Nous avons voulu mettre en lumière trois d'entre eux:

 

Vallée de d’Aure Lauron
  « Promouvoir des activités non extractives »

Dans le prolongement de notre longue-vue Symbiose, une expérimentation s’imagine, dans la Vallée d’Aure-Lauron (Hautes-Pyrénées). L’ambition : promouvoir des activités non extractives mais régénératives, à l’image de la permaculture, et générer ainsi des externalités positives sur le territoire.

Mycéa 
« Des solutions inspirées de la nature »

Après avoir pollué les sols de notre maison commune pendant des années, le marché des engrais et des pesticides chimiques recule année après année. Pour les remplacer, la biotech de Grabels (Hérault) Mycea avance en tête de file d’un tout nouveau marché : celui des engrais et pesticides naturels à base de champignons. « On estime qu’il existe 1.5 million d’espèces de champignons et seulement 10% d’entre eux sont connus », rappelle la présidente de l’entreprise, Dominique Barry-Etienne. « Présents dans tous les écosystèmes, ils ont développé une incroyable diversité de fonctions biologiques et biochimiques. Or ce réservoir de fonctionnalités reste aujourd’hui sous exploité ».
En Occitanie, terre de viticulture Bio et premier vignoble AB de France, les produits de
Mycea ont tout pour répondre aux besoins des agriculteurs en solutions naturelles efficaces pour lutter contre les maladies fongiques (Mildiou, botrytis etc) et pour stimuler la croissance des cultures. Avec une croissance de 20% chaque année, le marché mondial du biocontrôle ne demande qu’à s’installer. Mycéa s’est vu remettre le prix de l’Innovation lors des Septuors organisé par Midi Libre en juin dernier.

Ecocean

« Accompagne les développeurs d’énergie décarbonée vers la préservation et la régénération des écosystèmes aquatiques »

 

Les écosystèmes aquatiques sont des réservoirs de biodiversité naturels et les littoraux des potentiels inexploités d’énergie. « Pourtant, nous ne les exploitons que trop peu », déplore Gilles LECAILLON, Président et directeur général de l’entreprise de restauration écologique en milieu aquatique Ecocean. « On compte une éolienne en mer en France pour 2000 au Royaume-Uni. Heureusement, l’Occitanie a décidé de se tourner vers lamer il y a une petite dizaine d’années, et la région, avec son plan Littoral 21, pourrait ainsi devenir une figure de proue d’une économie maritime durable ». En déployant ses solutions développées pour les ports côtiers au niveau d'infrastructures dédiées à l'éolien offshore flottant ou encore au photovoltaique flottant, l’entreprise accompagne les énergétitiens dans une production d’énergie décarbonée tout en veillant à limiter l’impact de ces infrastructures artificielles sur l’environnement. 

 

 

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 L’idée à l’origine de notre entreprise, c’est que l’humanité ne peut pas se passer des micro-algues » 
Vincent Usache, Microphyt 

 

Quand et comment avez-vous eu l’idée d’utiliser les micro-algues pour réduire l’usage de la pétrochimie ? 

Dès la création de l’entreprise en 2007, les fondateurs voulaient contribuer à réduire l'usage de la pétrochimie. L’idée initiale du fondateur Arnaud Muller-Feuga, c'était que l'Humanité ne peut pas se passer de micro-algues. Si on regarde bien, on voit bien qu’elles sont essentielles : il y a des millions d’années, leur “contamination” de l’atmosphère a contribué à l’apparition de l'oxygène, qui a fait apparaître la vie. Elles sont à la base de tout.

Aujourd’hui, nous nous sommes donnés pour mission de rendre disponible à l'Humanité tout le potentiel des principes actifs de ces micro-algues sous forme d’ingrédients au service du bien-être, de la nutrition, de la cosmétique...

Quel rapport entretenez-vous, en tant qu’entreprise, avec le Vivant ? 

Nous sommes des agriculteurs, ou plus précisément des aquaculteurs. Nous travaillons avec un photobioréacteur tubulaire qui consomme du carbone et émet de l’oxygène. En fait, nous reproduisons ce qui se passe dans l’environnement naturel depuis des milliards d’années. Autrement dit, adoptons donc une approche biomimétique. Ce qui fait notre force, c’est l’écoulement que nous mettons en œuvre et qui permet de produire des algues comme nulle part ailleurs. C’est un système breveté, qui s’appuie sur un grand savoir-faire technologique. 

Nous exploitons - dans le bon sens du terme ! - le vivant, c’est-à-dire que nous cherchons comment le mettre à notre service de façon durable, pour créer richesse, une économie pérenne et de l’emploi… 

Comment donner à la micro-algues un maxi impact ? 

Pour adresser comme il se doit les problématiques sociétales de notre époque, il faut être efficace économiquement. Le lancement de Scale, la première bioraffinerie industrielle de microalgue au monde, va permettre de gagner en masse critique et d’atteindre une échelle suffisante qui nous permette une commercialisation globale à un coût correct. 

Situé sur le site historique de Microphyt, à Baillargues, (Hérault), Scale rassemble 11 partenaires internationaux de premier plan. La symbiose naturelle est notre cœur de métier, mais il y a aussi une symbiose entre acteurs à l’échelle du territoire : nous travaillons main dans la main avec l'environnement académique de la région et avec des entreprises voisines. S’associer, c’est important pour grandir, il faut créer des groupements plus importants pour réussir la phase de consolidation de notre secteur.