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Soumis par AlexandraB le mar 16/04/2024 - 16:09

Agnès de Sacy

Début décembre, La Cité de l’Economie et des Métiers de Demain a organisé une masterclass avec pour invitée la scénariste française Agnès de Sacy. L’occasion de lancer le cahier d’inspiration « 2050 : l’Odyssée du cinéma », réalisé en collaboration avec L’ADN Studio.

 

La scénariste française Agnès de Sacy nous plonge dans le processus de création qui conduit à la création d'un scénario.

« Le récit, ce n’est pas seulement de l’imaginaire. Il aide aussi à comprendre, à se questionner. » Sur la scène de la salle de la Cité de l’Économie et des Métiers de demain, Laetitia Montanier accueille ainsi Agnès de Sacy, à peine sortie de tournage de son dernier film et qui s’apprête à débuter son montage.
 
La scénariste vient également en qualité de compagnonne de la Cité européenne des Scénaristes, une école-association dont le but est de renouveler les récits mais aussi d’accompagner les scénaristes qui n’ont pas les moyens, en début de carrière, de vivre de leur métier. « C’est une passerelle pour éviter l’écrémage social, présente la scénariste. On met environ trois ans à vivre de ce métier. Nous voulons plus de reconnaissance mais aussi plus d’accessibilité. » En plus de cours théorique sur la dramaturgie mais aussi sur les « soft skills » essentiels au métier pour travailler en collectif, la Cité des scénaristes met en place des binômes entre un scénariste apprenant et une professionnelle confirmée sur un projet en développement. Un processus de transmission, dans l’éthos du métier de scénariste.

 

Accepter le doute, s'attacher aux détails

De la transmission, il y en aura ce soir-là. Pour appuyer son expérience, Agnès de Sacy s’appuie sur son prochain long métrage, La fille d’un grand amour, qu’elle a écrit et réalisé à partir d’une histoire personnelle. L’histoire vraie d’une étudiante en cinéma (elle) qui pour un projet de fin d’année décide de faire un documentaire sur la rencontre de ses parents, séparés depuis. En le visionnant, ses parents se retrouvent, pour s’aimer à nouveau. Une belle mais difficile histoire, où beaucoup de reproches du passé n’ont pas été résolus.
 Agnès de Sacy
Toute la soirée, Agnès de Sacy distille conseils et anecdotes sur son film en développement et sa manière de travailler. À commencer par le doute, qui l’étreint toujours, même après de nombreux films.

 

« Au début de l’écriture, c’est toujours une montagne. On ne sait plus faire, on a une crise de légitimité, c’est normal » 

- Agnès de Sacy -

Aujourd’hui, elle n’est « toujours pas dans la maîtrise », dit-elle. « Mais je m’angoisse moins quand je suis perdue ». Dans son scénario, elle laisse des flottements et des ouvertures. Ainsi dans une de ses séquences, elle précise « on entend la voix de Cécile, et peut-être qu’on la verra ». « Je n’avais pas de parti pris théorique, je ne voulais pas m’enfermer, commente la scénariste à posteriori. Je l’ai quand même filmé, et on verra au montage. »

Elle raconte aussi le bonheur de travailler avec des gens que l’on connaît déjà bien (« on va plus loin, on commence à développer un langage commun, quelque chose de très joyeux ») et l’importance pour elle d’incarner les personnages dans un corps, quitte à imaginer quels acteurs pourraient les jouer. Surtout, elle insiste sur le caractère essentiel du détail : « le détail du vêtement (ici, l’imperméable trop court de l’un de ses personnages principaux, Ndlr), du comportement… c’est par le détail que tout arrive. Si on écrase le spectateur par de grandes idées, ça ne prend pas vie. »

Masterclass Cinéma

Écrire de la fiction à partir du vrai

Pour Agnès de Sacy, l’une des difficultés a été de trouver la distance nécessaire dans son rapport à la vérité : écrire un personnage qui est toujours en vie (son père), mais qui n’est pas tout à fait le même. Écrire son propre personnage, sans qu’il ne lui ressemble totalement. Elle cherche un certain réalisme en retrouvant les lieux du passé – comme la mairie où se sont mariés ses parents – en s’attachant toujours à y trouver un sens au-delà du simple dispositif.

 

« À partir d’éléments très personnels, je me suis propulsée dans la fiction. Il m’a fallu garder de la distance pour pouvoir m’amuser mais aussi trouver de la liberté dans énormément de contraintes. »

- Agnès de Sacy -

 

Une bonne définition du cinéma, où le DiY et la débrouille restent les maîtres mots en dépit de techniques et matériels toujours plus poussés. Ce sont aussi les enseignements du Cahier d’inspiration 2050 : l’Odyssée du cinéma , qui projette le secteur dans trois décennies et imagine une filière plus verte, durable et où l’humain à toute sa place. Une « culture par tous et pour tous », comme conclut la conseillère régionale Fadilha Bennamar Koly, aujourd’hui comme demain.

 

 

Cahier d'inspi - Tome 4 - Cinéma

Télécharger le cahier d'inspi

 

La masterclass cinéma est de retour en 2024 !

Rendez-vous le jeudi 25 avril à la Cité de l'Economie et des Métiers de Demain pour cette nouvelle édition, avec Thomas MANSUY et Mathieu LEBLANC, les co-créateurs de la série PANDA (TF1), tournée en Occitanie.

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